Mimi souffle trente bougies !

Agnes Mimi Marseille Frioul. Vendredi 03 et samedi 04 Juillet 15 !

Trentième édition  ! L’île aux trésors livre ses dernières pépites. Et ses récents jouets. Agnès Pinaqui, voix et basse fretless à une corde, nous montre les siens dans un trio platines, basse, batterie, entre rock’n roll minimaliste et disco punk. Entre Kas Product et Catherine Ribeiro, Joujou reste inclassable…

Les Cairotes d’Islam Chipsy, une des dernières révélations de la soirée, chauffent le Frioul Islam Chipsy Mimide leur électro-chaâbi venu du futur. Entre noise, beats orientalisants et musique populaire, le trio supersonique ouvre la voie de la nouvelle musique arabe, mêlant ce que les musiques populaires et électro ont de commun, l’appel à la transe…

On n’en attendait pas moins d’un peuple qui a inventé la bière bien avant les pyramides ! Fiesta assurée !

Les Gallois minimalistes de  Young Marble Giants font une apparition mythique. Le groupe Young Marble Giantspost punk de Cardiff continue son chemin autour de la voix d’Alison Statton et signe un opus mémorable, cerise sur le gâteau d’anniversaire de Mimi…

Provence et Prudence

De Mimi à Avignon. Début juillet : une semaine en Provence…

Festival Mimi

Tout commence au festival Mimi dans l’archipel du Frioul au large de Marseille, qui plus est avec Pere Ubu, le groupe mythique d’art rock de Cleveland, le meilleur d’un quart du siècle du rock…

Le phalanstère d’Ubu s’abreuve d’un joyeux foutoir sonique et rythmique entre les Beach Boys, Sun Ra et la pataphysique, un inventaire à la Prévert que n’aurait pas dédaigné l’éditeur et poète, Lawrence Ferlinghetti, le dernier des beatniks…

Le rock saigne, donc il existe… Si tu n’y crois pas, mets tes doigts dans ses plaies, Saint Thomas !

Deux heures du mat, embarqués sur le bateau en direction du Vieux-Port, on a envie de réécouter Devo et les Pixies en même temps…

Et en plus, nous voilà stars du prochain film de Guédiguian ! Robert tourne quelques séquences de son futur long métrage pendant Mimi 2013…

Pere Ubu

Cap sur Avignon !

Je croise les élèves de l’école de Lamure près de Grenoble :

‘L’éternité c’est long, surtout vers la fin’, m’apprennent-ils avec Woody Allen à l’Entracte…

Discours avec un mime sélénite de la Luna, chanson rose avec le Road Movie Cabaret, je bulle à une terrasse de la rue des Teinturiers…

Je trouve refuge à Carpentras, la ville des turpitudes papales médiévales…

Entraigues sur Sorgue, Vaison la Romaine, Orange…

Autant de vestiges de la romanité et de sa dualité politique et chrétienne, mutants d’un monde égypto-romain en pleine déconfiture… En Avignon, le Palais des Papes trône en symbole ostentatoire du pouvoir temporel de L’Eglise romaine… Nom d’un cathare !

Avignon

Evidemment, le théâtre s’en donne à coeur joie :

L’Ecume des Jours, le roman de Boris Vian est à l’affiche à l’Atelier 44 avec Carole Ventura et Emmanuel Valeur…

Colin et Chloé dansent le bigle moi (Chloé de Duke Ellington) sous un petit nuage rose… Leurs amours contrariées servent d’alibi à une critique du travail par habitude et de la dureté de la société illustrée par un vieux carabin charlatan et un croque-mort rapace… Et de Jean-Sol Partre aussi…

Un petit rosé au bar sous la pergola de la Tâche d’Encre… Les Belges de Comptoir se préparent…
J’exprime ma presque belgitude à ma voisine avignonnaise, créatrice dans la boutique d’à côté… La Belgigue s’effrite ? Je réponds poésie : ‘la bière et les vers le plus tard possible’

Alexandra et Robert Sullon naviguent entre Dac, Devos et Desproges à coup de jeux de mots millimétrés…

Finalement, je ricane de ce monde si terne… La totale !

J’arrive à Pasteur. Je bois une Griete… Tiens, une copine de la Dulle Griete? D’ailleurs, Marie Groëtte est sûrement dans le coin… Orage et désespoir… Encore une lilloise au bar, c’est sûrement un signe…

La Marguerite

Assez ! Déclouez votre Jésus Christ clame la compagnie La Marguerite ! En pleine ancienne ville papale…

Regardez mais ne touchez pas !

Le cheval de la reine d’Espagne s’est emballé. Il faut la sauver ! Mais tout homme qui touche à la reine est puni de mort… Une comédie de cape et d’épée de Théophile Gautier, mise en scène par Jean-Claude Penchenat au Chien Qui Fume…

Maîtresse en Maillot de Bain

Au théâtre des Béliers, la Maîtresse est en Maillot de Bain pour une cure d’antidépresseurs pour enseignants…

Quant à Carpentras, c’est toujours le festival Trans´ Art et les Papillons… Et Prudence !

Zeena Parkins’s Orchestra of Spheres

Flashback sur Mimi !

En cette nuit du samedi 07 juillet, le Frioul est reconverti en base intergalactique avancée. L’archipel fourmille de drôles de bestioles pleines d’antennes sorties d’on ne sait où…

Ferdinand aurait-il passé un pacte avec ET ?

Pas le temps d’en savoir plus, les concerts reprennent. Zeena Parkins et Christof Dienz télescopent la tradition tyrolienne et le patrimoine new-yorkais aux commandes de leur vaisseau spatial. Harpe, claviers et cithare se dématérialisent en sons d’univers parallèles pour le plus grand plaisir des Kansomnous…

Cette drôle de secte extraterrestre s’interroge sur ce qui pourrait être la véritable question, finalement. Après les sempiternelles réflexions sur ‘où sommes-nous ?’, ‘où allons-nous ?’, l’important serait déjà de savoir ‘quand sommes-nous ?’…

Les ‘ovnis’ d’Orchestra of spheres enflamment la scène de l’hôpital Caroline…

 

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Festival Mimi

Samedi dernier à Marseille. Iles du Frioul.
Nuit contre le truc bidon !

Ce qui est fée n’est plus à faire !

Emmanuelle Parrenin est de retour avec sa Maison Cube. Après une traversée du désert, elle dépasse sa surdité provoquée par un incendie et remonte sur scène au fil des rencontres avec une nouvelle génération de musiciens…

Pivot de Mélusine ou partenaire de Didier Malherbe, on la dit un peu sorcière…

La magie continue avec The Last Poets !

Depuis leurs débuts, les précurseurs du rap dénoncent les inégalités raciales sur fond de tambours africains. Portée par le bassiste Jamaaladenn Tacuma, la Zulu Nation scande son message de paix à deux pas des terres africaines…

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Beez from LA !

En souvenir de Tim Buckley qui doit se retourner dans sa tombe ! Bises de Lille et Alentours !

Et clin d’oeil au Busy Bee market de San Pedro !

Cinquante ans de résistance…

La planète rock.

La révolution a cédé la place à l’évolution dans le petit village mondial du rock. La rock’n roll attitude persiste toujours en s’accommodant de nouveaux supports comme le net et son nuage. Pourtant, loin d’une complète virtualité, elle trouve avantage à se ressourcer dans des valeurs underground.

C’est ainsi qu’émerge Antony, chanteur de l’underground new-yorkais. Il interprète tout d’abord Candy Says au côté de Lou Reed sur l’album The Raven. Puis, il sort The Crying Light. En vrac, des ours blancs et le capitalisme en phase terminale, des familles qui chérissent leurs enfants transgenres, des siècles de domination masculine et une révolution féministe comme seule issue pour sauver la planète… Peut-on vraiment y voir une lueur d’espoir ? Ou simplement une lueur qui pleure… En tous les cas, comme bien d’autres avant lui, Antony cultive une apparence et une sexualité troubles, un côté androgyne. Et de la confusion des genres, il fait un atout…

Le mépris.

Même s’il existe toujours des foyers de résistance, la révolution se trouve un adversaire insolite. Face à l’immobilisme convenu des conservateurs de tous horizons politiques, évidents à droite comme innombrables à gauche, même si certains réformistes y prônent le changement dans la continuité. Face à la sécurité rassurante et au confort indécent des adeptes du statu quo, la rupture arrive d’un méprisant touche à tout. Contre vents et marées, c’est avec une volonté de destruction radicale et de transformation sociale qu’il déploie à l’envi sa stratégie, ne visant qu’à un seul but : le sien… La rupture est bien là, synonyme d’une révolution du mépris, du consumérisme à sens unique et du capitalisme dégénéré. Le choc est incontournable. Avec une révolution de la proximité, de la contre-culture et des alternatives en tous genres. Une contestation qui se moque du mépris…

Au-delà du virtuel : la politique friction.

’Ne touchez à rien ! Votre téléviseur n’est pas en panne. Nous prenons le contrôle’… Ainsi commençait une célèbre série qui conviendrait tout autant à la médiocrité de la politique fiction qui nous étouffe. Ou plutôt à la politique friction ? Démocratie participative et démocratie culturelle sont autant de gageures et de mythes. Ils gardent pourtant la valeur des utopies qui méritent d’initier les changements et d’accélérer les évolutions… Ils montrent également que l’avenir ne relève pas de la compétence des politiques. D’ailleurs, quelle est leur plus grande compétence ? Si ce n’est leur capacité à se faire élire et à instrumentaliser les mouvements de société… L’économie marchande et la rentabilité sonnent comme des leitmotivs politiques. La culture reste la dernière roue de secours du carrosse, la cerise sur le gâteau. Et pourtant, le plus mauvais écolier de la classe politique n’hésite pas à la revendiquer au nom de l’intégration et de la cohésion sociale, comme le ciment d’une identité culturelle… N’en déplaise à Sempé et Goscinny, le Petit Nicolas, écolier gentil et espiègle, s’est métamorphosé en un cancre sournois. La culture n’est plus qu’un alibi électoral. Comme dit Claude Chabrol : ’A quoi sert-il d’être politique ? Si ce n’est à se faire ouvrir des portes’

Marsatac aura-t-il lieu ?

L’un des plus grands rendez-vous musicaux marseillais et européens depuis onze ans aura-t-il lieu en septembre 09 ? Après avoir essuyé une tempête sur les îles du Frioul en 02, avoir été déplacé sur l’esplanade du Vieux-Port, le festival se trouve à nouveau menacé. Pas de chance, le site du Vieux-Port va accueillir le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem). Pourtant, l’équipe municipale s’était jusqu’alors montrée très technophile. Marsatac figurait même comme un événement phare de la candidature de Marseille comme capitale européenne 2013. Mais les élections sont terminées. Et les copains de cour de Nicolas ne casseront pas son jouet du Mucem. La guerre du site continue. Où sont donc les petits hommes verts ? Mars attacks !

De Burton à Burton : une révolution annoncée.

En 1996, Tim Burton ridiculisait la planète avec Mars attacks. Avant lui, Richard Burton ridiculisait l’Angleterre victorienne. Soldat atypique, il connaît l’Inde à l’apogée de l’Empire britannique et du raj. Il s’affranchit du puritanisme hypocrite pour se plonger corps et âme dans la culture indienne. Il traduit le Kamasutra et nargue la censure sexuelle occidentale. Plus encore, il initie une révolution sexuelle qui décongestionne l’Occident. Plus tard, le rock décongèle la musique. Encore un Burton pour liquéfier le crétinisme et le puritanisme de la culture ? Faudrait-il étendre la zone sotadique décrite par Richard Burton, zone d’encouragement aux tolérances sexuelles comme culturelles, à l’ensemble de la planète ? Finalement, libérer la planète…

Asger Jorn. Serpenter vers la liberté.

Déjà en 1948, l’artiste danois créateur du mouvement Cobra, revendiquait l’expression de la liberté. Son engagement artistique et politique l’amène à fonder avec Guy Debord, l’Internationale Situationniste en 1957. L’organisation vise à lutter contre le pragmatisme du monde moderne, sa dépoétisation, l’utilisation de l’art comme valeur marchande et finalement, la société du spectacle naissante. En fait, contre le monde peureux et cupide d’aujourd’hui. Asger Jorn initie le projet utopiste d’un art spontané, populaire et poétique, basé sur la couleur et la matière, destiné à libérer l’humanité de ce que Debord appelle la société du spectacle et Dubuffet, l’asphyxiante culture

Et la fête continue… Un populisme culturel ?

Après Bombaysers de Lille avec ses saveurs indiennes en 06, place à Europe XXL et son Europe plurielle en 09. Deux versions de Lille 3000, vague réminiscence de Lille 2004, capitale européenne de la culture. La Lille touch ? Le voyage s’annonce dépaysant et c’est tant mieux en cette période de morosité et de réclusion. Enfin, voilà pour la version officielle… De l’événementiel et des paillettes pour quatre mois. Le reste du temps est évidemment paradisiaque dans les quartiers et les banlieues pour l’ensemble des gens. La culture de proximité est à son apogée et les grand-messes lilloises sont autant de feux d’artifice qu’on s’empresse d’applaudir…

Héneaurme : la u société et le don d’ubiquité.

U shopping dans le u commerce : mon sac se remplit, ma facture aussi, rien qu’en lisant les codes barres avec mon mobile. Dans le même temps, mon u compte se crédite dans un paradis fiscal… A chacun sa vision du jardin d’Eden ! Je greffe des puces rfid à mon vieil épagneul victime d’Alzheimer précoce. Je m’en greffe une aussi en sortant en boîte. Plus besoin de régler. Tout est débité sur mon u compte qui s’alimente virtuellement. Une puce aussi sur la voiture, une autre sur les gamins. Ah non ! Plus besoin grâce au u compte automatique, la criminalité est aussi devenue virtuelle. Pas mal la u société pour individus 2.0… Et puis, il est toujours possible de désactiver la fonction ubiquité du mobile, pour échapper à un monde ’u buesque’…

Finalement, il y a des situations qui paraissent claires mais qui n’en n’ont que l’air !!!